“La dernière fois que j'ai écrit mes impressions à chaud sur un livre d'or, c'était pour feu le musée du Père Noël à Canet en Roussillon. Par curiosité, j'ai lu quelques témoignages de vos anciens patients dont je fais également partie. En particulier, ces personnes que j'ai croisées lors de mon séjour en Tunisie. Je me suis trouvée là, entre deux convois d'opérés. Un premier auquel M... avait prévenu de mon arrivée qui loupait systématiquement toutes les occasions de m'accueillir et un autre formé de deux amies suisses accompagnées de journalistes. Je ne vais pas faire l'inventaire de ce que j'ai fait et de tout ce que je n'ai pas fait. Simplement, sachez que de mon côté, je suis venue pour réaliser une rhinoplastie. Une opération de 40 minutes. Je pense que l'anesthésiste m'a parlé en me tapotant sur le bras pour que je revienne parmi vous. Mon moniteur s'est tu, un autre reprenait la même cadence. J'étais plongée dans le noir. J'avais les yeux recouverts par une compresse, tandis que mon corps était sous une couverture. Moment de quiétude et de paix. Je n'ai pas calculé le total du temps que m'a consacré le chirurgien et même si je l'avais fait, je ne vous le communiquerai pas. Car finalement, si la parole est d'argent, le silence vaut de l'or. Tout le monde a été très gentil avec moi. Je n'étais pas un monstre non plus. Quand on déballe ses tripes, seule et loin de chez soi, on est bien vulnérable. Je ne dois me plaindre d'aucune arnaque ou bien qu'il le dise celui qui a tenté de le faire ! Pour ma part, je rendrais surtout un hommage à une journaliste qui est à l'origine de cette escapade. A son intelligence, à son professionnalisme et à son talent. J'ai adoré l'expression qu'elle utilise dans son article : rire tire fort sur les cicatrices. J'essaie toujours de la flanquer dans mes conversations, comme bonjour, bonsoir et merci. D'autres y sont parvenus, pourquoi pas moi ? Il y avait une clinique, un hôtel, la mer, puis tous ces vacanciers et toutes ces petites gens que j'ai appréciées. Ce jeune Tunisois avec ces adorables chamelles, chacune prénommée Aïcha ou Madona. C'était pendant le mois du ramadan. Ce jour-là, il ne jeûnait pas. Le soir, il avait prévu de jouer aux cartes entre amis, avec un gain de cinq dinars pour le gagnant... Pour en revenir au Père Noël, j'ai posé avec lui. Oui oui. Mais hélas, je ne peux partager ces photos avec vous. Vous devrez vous contenter de mon visage avec un plâtre sur le nez. Encore une chose : je m'adresse à la personne qui m'a demandé de lui contrôler sa glycémie. Elle se reconnaîtra. Je ne sais pas si elle avait mangé ou pas, mais je crains qu'elle ne présente un diabète. Rien de grave. DE LA PART D'UNE ÉLÈVE DE PANGLOSS.”
Yolande (France) - 02/07/2018
Rhinoplastie